Le Diable amoureux a été écrit en 1772 par Jacques Cazotte, considéré comme le précurseur du récit fantastique. Cette oeuvre est à la croisée du roman d'apprentissage et de la nouvelle fantastique. Mais elle est surtout le premier grand récit fantastique français.
Résumé
Don Alvare, commandant aux gardes du roi à Naples, se fait initier à la cabale par son ami Soberano et invoque le diable dans les grottes de Portici. Béelzébuth lui apparaît sous la forme effrayante d’une tête de chameau. Surmontant sa peur, il ordonne à Béelzébuth de le servir, d’abord sous la forme d’un épagneul, ensuite sous les traits de Biondetto. Mais le séduisant Biondetto est en fait une femme. Celle qui s’appelle désormais Biondetta suit Don Alvar chez lui, puis à Venise lorsqu’il est obligé de fuir. Rebuté par l’origine de cette femme aussi belle que désirable, Don Alvar finit par en tomber amoureux et répondre à l’amour qu’elle lui témoigne depuis le début. Mais Don Alvare souhaite obtenir de sa mère Dona Mencia l’autorisation de se marier avec Biondetta avant de s’engager plus loin avec elle. Cependant, sur le chemin de l’Estremadure, les deux jeunes gens sont obligés de demander l’hospitalité dans une ferme où a lieu une noce. Ce soir-là, Don Alvar succombe aux charmes de Biondetta qui lui dit qu’elle est le diable et qui reprend sa forme primitive. Quand il se réveille, le fermier lui annonce que Biondetta l’attend au prochain village. Mais Don Alvar arrive seul chez sa mère. C’est Don Quebracuernos, un docteur de Salamanque, qui a le dernier mot et qui donne la clef de cette aventure.
Les Ballets
- Le Diable amoureux a inspiré à Joseph Mazilier un Ballet représenté à l'Opéra de Paris le 23 septembre 1840, sur une musique de François Benoist. Marius Petipa le reprend à Saint-Pétersbourg en 1848, sous le titre Satanella.
- Une autre version, due à Filippo Taglioni, est représentée le 28 avril 1852 à l'Opéra de Berlin. Elle a pour titre Satanella oder Metamorphosen. Marie Taglioni y tient l'un des rôles principaux.
- Enfin un ballet féerie de Roland Petit, sur une idée de Jean Anouilh d'après l'oeuvre de Jacques Cazotte. Le diable tombe amoureux d'un jeune homme et prend l'apparence d'une jeune fille androgyne pour le séduire. La chorégraphie s'articule essentiellement sur une suite de duos masculins, lascifs et puissants, dans une gestuelle très suggestive. Enlacements, attouchements, mouvements du bassin, baisers, une écriture qui cultive la trivialité mais imposée avec élégance.
Dans la psychanalyse
Le Diable amoureux est à l'origine du graphe du désir établi par
Jacques Lacan.
Notes et références
Liens externes